lundi 31 octobre 2011

La foule

Hier soir, concert de Bonne Prince Billy (super) au Lieu Unique.

L'égalité ménagère

Je déteste constater combien je suis effrayée par l'idée de reproduire des relations homme-femme inégalitaires. Sans être véritablement assumé, dans ma famille, la préparation du repas, la lessive, le repassage et une partie du ménage, ont toujours été la tâche de ma mère. Tout comme celle de travailler moins pour nous élever. Si elle avait besoin d'aide, c'est toujours moi qu'elle appelait, plutôt que mes frères. Jamais elle ne s'en est plaint, j'imagine que c'était normal pour elle. Mon père s'occupait du bricolage, elle de l'entretien de la maison. Et j'ai peur de reproduire cela malgré moi. D'entretenir moi-même une inégalité, de me sacrifier naturellement, parce que j'ai été élevée comme ça, conditionnée comme ça. Et chaque signe qui pourrait m'en donner l'impression, me met hors de moi, me panique. C'est stupide. Mais je perçois tout à coup combien en pratique  il est difficile de remettre en question une éducation, une norme sociale généralisée. Autant pour les hommes que pour les femmes. Il faut sans cesse penser l'égalité, peser ses gestes, toujours être attentif. Cela n'a rien de naturel parce que justement (et c'est fou), c'est devenu contre-nature.

A lire aussi sur le même thème : Privilège du masculin sur Sexactu.

dimanche 30 octobre 2011

La liberté

Le travail en indépendante me fait quelquefois flancher. L'isolement, la précarité, la peur de tout perdre demain, de s'enfoncer, la nécessité sans cesse de chercher du travail, négocier des tarifs, faire ses preuves, se vendre. Des phrases qui sonnent comme des gros mots pour moi, mais qu'un jour j'ai décidé de préférer aux stages, à l'entreprise, au salariat. Ça n'a pas été un choix facile, laisser tomber les études d'abord, par orgueil, parce que je refusais de me soumettre à un système qui me demandait de vendre encore mon temps et mes compétences pendant 6 mois pour 400 € par mois. Parce que j'avais entrevu qu'on pouvait essayer de faire des choses de son côté, en marge. L'indépendance est arrivée par hasard. Elle est devenue concrète à un moment où je ne faisais que surnager dans le flou, hésitant encore à ruminer ou saluer ma décision.
Depuis trois ans, je m'y suis accrochée. Avec elle est arrivée l'angoisse, la solitude, la procrastination, mais aussi un sentiment neuf et puissant : la liberté. Et si quelquefois je flanche, si je profite bien mal de cette liberté, je me refuse à la vendre contre un CDI, contre un salaire. J'ai réalisé il y a peu qu'elle est l'une des choses les plus précieuses que j'ai acquises, et que quel que soit son prix, et même si souvent je n'en fait rien, elle me permet de rester en éveil, toujours libre d'être obsédée par elle, par les possibilités qu'elle m'offre, toujours propriétaire de mon esprit.

mardi 25 octobre 2011

Une vie à soi



"Ma découverte suivante m'avait appris que même si je savais maintenant ce qui me rendait heureuse, je ne pouvais accéder au bonheur quand je le voulais. Il semblait que d’innombrables obstacles m'enmpêchaient de vivre les yeux ouverts, mais, à mesure que je les suivais à la trace, il apparaissait que leur cause première à tous était la peur." 

"En constatant que pour être de plus en plus consciente je devais être de plus en plus calme, je ne me mis pas seulement à voir avec mes propres yeux plutôt qu'avec des yeux d'emprunt, mais que je finis aussi par découvrir le moyen de m'échapper de l'île ou me tenait prisonnière ma conscience de moi-même."

"Ma découverte sur la nécessité, pour pouvoir me relaxer physiquement, d'être d'abord active mentalement, semblait indiquer que lorsque je me comportais passivement vis-à-vis de mon propre esprit, celui-ci glissait automatiquement vers la tension et l'effort crispé. Il m'apparaissait maintenant que de même que l'impulsion vers la féminité pousse une personne, dans ses relations avec les autres, à une acceptation passive de leurs idées et de leurs points de vue, cette impulsion, dans la relation avec la pensée de la personne concernée pousse à subir passivement l'expérience plutôt qu'à l'observer activement ou à essayer de l'exprimer." 

Quelques extraits des conclusions de Marion Milner dans le fascinant Une vie à soi, un livre qui raconte la quête que l'auteure entreprend à l'intérieur d'elle-même, à la recherche de son inconscient et de ses véritables désirs. J'ai mis des mois à lire ce livre que je termine lentement ce livre, tant chaque phrase est passionnante et donne à penser.


dimanche 23 octobre 2011

Un essai

Une nouvelle ère


Voilà qui entérine les choses. Nous sommes bel et bien chez nous. Il y a des tables, des meubles et les lumières sont plus tamisées. Cela ressemble un peu plus à un doudou. Une nouvelle ère débute, et ici la solitude est une douceur, une gianduja.

lundi 17 octobre 2011

La nature en centre-ville


Quelques balades dans Nantes la semaine dernière. Découvert la promenade qui longe l'Erdre à partir du pont de la Motte Rouge. La pleine nature en centre-ville. Marché jusqu'aux facs, sur le ponton qui longe des maisons en bord du fleuve, traversé sur un bateau-navette. Le campus ressemble à ceux que l'on voit dans les films anglais, les facs sont disséminées entre les forêts et les terrains de sport, les étudiants font de l'aviron ou de la course à pieds le long de l'eau. F. me disait "tu es dans une ville qui prend soin d'elle". C'est vrai, et ça fait du bien.

Un dernier (sans doute, je l'espère) e-mail de A. , une dernière action, même à distance, pour me montrer qu'elle contrôle tout, que je ne fais que subir, m'écraser. Maintenant, il me reste à l'effacer de ma mémoire, me protéger, retrouver confiance, rebondir.

mercredi 5 octobre 2011

Apprendre à nager

J'ai retrouvé le plaisir de lire, après quelques mois vides. Bella Ciao d'Eric Holder (quelle écriture), je termine Une vie à soi, de Marion Milner (une révélation), j'ai aussi commencé le Manifeste d'économistes atterrés, et des livres sur la psychanalyse. Je les égare un peu partout dans l'appartement et pioche régulièrement dedans. Il y a aussi ce livre un peu stupide Gérer les personnalités toxiques, souvent simpliste et pas du tout objectif quand il s'agit de comparer la psychanalyse aux thérapies cognitves (mais la grossièreté de la dissimulation est très drôle), mais qui me fait un peu de bien. F. me disait l'autre jour au téléphone, que j'étais sur la bonne voie. En tous cas, j'apprends à nager lorsque Pit n'est pas là. A ne pas être une ombre sans objet. Les livres me font du bien, ils m'enthousiasment, me donnent de l'énergie, des idées, des envies. Je n'en fait pas forcément grand chose, mais je sais que c'est là.

Nantes a enfin retrouvé son temps changeant et il n'en est que plus beau.

samedi 1 octobre 2011

Un après-midi sur les bords de Loire

Nous sommes venus à Nantes parce que nous aimions ce que nous en connaissions (c'est-à-dire pas grand chose). Au fur et à mesure que nous découvrons la ville, nous réalisons que le reste est tout aussi beau. Ouf !

La confiance en soi, c'est du jardinage

Nouveau week-end toute seule depuis notre départ, Pit est à un salon. Et à chaque fois la même question : vais-je être bien ? Vais-je céder à l'angoisse ? J'apprends à dompter la solitude lentement, mais c'est un petit diable qui rode, qui attend la moindre faille, le moindre temps de latence pour s'immiscer en moi.

Mais l'air est doux aujourd'hui, j'ai trouvé un coffret de disques "Les années folles" dans le vide grenier du quai de Versailles, je travaille. Je fais quelques pas en avant ces temps-ci, doucement. Je m'éparpille un peu, je sème des graines tout autour de moi et je pourchasse la confiance, je la déniche dans les recoins où ses dernières pousses se cachent et j'essaie de la cultiver, de la faire grandir, de l'arroser régulièrement. Je n'ai jamais été très douée en jardinage. Je crois désormais que c'est une question de rigueur et de régularité. Je m'y astreindrai.