dimanche 25 septembre 2011

Le moyen de transport le plus convivial

N'en déplaise à mon bilan carbone, je trouve que l'avion est le moyen de transport le plus convivial. Au-delà du fait d'être enfermé dans une boîte en métal avec une centaine d'autres personnes à 10 000 mètres d'altitude, j'aime l'idée que d'une certaine manière, on participe tous, dans un effort collectif, au bon déroulement du vol. A l’atterrissage et au décollage, on nous demande de rester assis, d'attacher nos ceintures ; on éteint nos téléphones et nos appareils électroniques, on déglutit pour se déboucher les oreilles, et on se concentre, tous ensemble, pour que l'avion ne se crashe pas. C'est un beau moment, presque religieux. Et finalement, on est tellement heureux d’arriver vivant (surtout quand l’avion a atterri brutalement) qu'on a envie de le partager avec les autres, s'exclamer, applaudir, se prendre dans les bras. Bravo, on a réussi.

dimanche 18 septembre 2011

Paris est ma Chine

Cours de yoga, inscription au cours de dessin, abonnement au Lieu Unique, inscription à l'Université Permanente, séances de ciné (La Fée, pas mal mais pas aussi touchant que ne l'était Rumba, et La valse des pantins, génial), réservation de places de théâtre, premières séances de psy, une nouvelle commode, tableaux accrochés, repérage des vide-greniers, bientôt un vélo (croisons les doigts), une nouvelle coupe de cheveux... les choses avancent. Mais certains soirs comme aujourd'hui, j'ai l'impression de piétiner. Je sais qu'il y a mille choses passionnantes à lire, à écrire, à dessiner, mais je n'arrive à rien, j'ai peur, je me sens vide, éparpillée, je ne trouve pas mes mots, pas la force de me rassembler.
Je lis pas mal de livres de psychanalyse ces temps-ci, cela éclaire les choses, rend doucement mes séances moins terrifiantes (et c'est dire si les premières l'étaient), car tout à coup, la psychanalyse n'était plus une idée, un concept, une théorie, cela devenait ma réalité. Je lis aussi Pluie argentée d'Elizabeth Guyon, et c'est un beau livre, touchant et proche. Je ne connais pas la Chine, mais je comprends ce qu'elle ressent, j'y retrouve, dans une autre mesure bien sûr, un peu mon attirance pour Paris d'il y a des années. Venir vivre à Paris était alors une évidence, une urgence. Rien d'autre ne comptait. Et c'est avec cette même urgence que j'en suis partie.

dimanche 11 septembre 2011

Friends

Dès que Pit n'est pas là, la solitude revient m'encercler comme une tornade froide et silencieuse qui ne détruit que l'invisible, le blues affale tout son poids sur mes épaules, mes pensée se perdent dans des constations mélancoliques. Je voudrais résister, supporter la solitude comme avant, réapprendre à l'aimer, en faire une alliée.
En attendant je regarde des épisodes de Friends à la chaîne. Même si ça ne soigne rien, ça m'aide à ne pas penser, ou plutôt à rendre mes pensées positives. J'aimerais avoir des amis comme eux, un groupe solide, des liens sains, vivre dans un monde où rien n'est véritablement grave, où rien de terrible ne dure, où la douleur est toujours un prétexte à rire à nouveau.

Mais à quoi bon le cinéma et les séries, puisque la vie ne sera jamais aussi bien ?

samedi 3 septembre 2011

Just another night in Nantes

Quelques constatations sur Nantes :

- Nous avons croisé une agence immobilière qui s'appelle Ataraxia, et tout de même c'est un excellent nom.

- On y trouve le tri-sac, c'est un peu la confrérie du sac poubelle jaune et bleu. Il y a des ambassadeurs, des tickets de rationnement, des journées de rendez-vous (si vous en ratez une, ça peut-être la catastrophe !), on se glisse des sacs sous le manteau. Je suis sûre qu'il en existe de la contrebande.

- Hier soir, nous sommes allés à un festival de jazz (les Rendez-vous de l'Erdre). Sur l'île de Versailles, beaucoup de personnes âgées installées devant une scène, mais pas de musiciens. Nous nous sommes installés avec eux, faisant confiance à leur goût forcément sûr. Au fil du temps, des gens (toujours âgés) ont continué à s'amasser devant la scène, mais toujours sans concert. C'est en les observant que nous avons compris : à n'en pas douter, il s'agissait d'un concert réservé aux personnes âgés (un peu comme les sonneries de portables en ultrasons), que seuls les presbytes et les personnes qui possèdent une mauvaise ouïe peuvent voir et entendre ! Comme quoi, l'innovation ne se trouve pas que dans les capitales.

Modification de l'espace-temps

Depuis 10 jours l'espace s'est étiré, le temps a ralenti, le métro est sorti de terre, le vent s'est levé (et le temps est changeant). Nous avons plongé dans un trou noir et autant vous dire que la vie à l'intérieur y est plus douce. Je recommence à dessiner une nouvelle cartographie, constatant en chemin que je n'ai gardé presque que de l'amertume de ces six ans d'exils - ou plutôt, ma nostalgie concerne peu les êtres humains -. Ça n'effacera pas la tristesse et les regrets, mais je les laisse de côté, loin de mes yeux, dans les mains des autres. En quittant Paris, j'ai perdu plus de choses que je ne l'avais prévu, et si c'est un manque douloureux, j'espère que cela rendra mon terreau plus fertile.

C'est inquiétant et excitant bien sûr, marcher dans des rues qui sont aussi les miennes désormais, mais n'ont encore rien de familier, réfléchir à des ruses pour se faire des amis - névrosés ou psychotiques uniquement, j'ai pris congé des pervers -, observer la ville, humer son air, son vent marin. Il n'y a pas grand chose que j'aime davantage que découvrir une nouvelle ville, la rendre familière, apprendre le nom des rues, comprendre l'organisation de ses axes, découvrir puis construire mon paysage, choisir mes librairies, mes cafés, mes cinémas, mes parcs, ma boulangerie.

J'ai aimé construire Paris ces six dernières années, désormais je construis Nantes.