dimanche 4 décembre 2011

Boulimie

J'ai découvert une nouvelle série : 30 rock. Et comme toujours lorsque c'est le cas et que je passe quelques jours seule à la maison, j'en fais une boulimie. Mais c'est une boulimie douce, qui comble la solitude sans trop de dégâts. 
Je suis sans cesse jalouse de la vie des autres, des amis de Pit, de ses rencontres, de ses échanges. Et hantée par la peur de ne pas être aux bons endroits. Je suis paniquée par l'idée qu'il se passe des choses là où je ne suis pas, lorsque je ne suis pas là. Que les gens se rencontrent, échangent, vivent, là où je ne suis pas. Je voudrais être de toutes les fêtes, de toutes les rencontres (même si je suis souvent déçue), pour ne pas rater ce qui pourrait se passer, pour ne pas qu'on m'oublie. Évidemment, quand je suis là il ne se passe rien. J'aimante le vide. Je ne peux m'ôter de la tête l'idée qu'on ne pense pas à moi, qu'on complote même, la peur qu'on m'évite, qu'on ne m'aime pas. J'ai le sentiment de ne rien avoir à apporter aux autres, d'être insignifiante, inintéressante. 
Je passe mon temps à lutter contre ces idées, mais avoir la preuve tous les dix ans que tout cela peut être vrai, qu'on peut comploter, qu'on peut décider en chœur de ne plus m'aimer, suffit à me terrifier jusqu'à la prochaine fois.

3 commentaires:

  1. Hello,
    on ne manque jamais rien
    il ne se passe jamais rien ailleurs
    il faut cesser de croire à ce mythe, et en interroger la raison.
    il ne se passe des choses que lorsqu'on travaille en soi, sur soi
    c'est la solitude productive et excitante qui permet de ne plus croire à ce mythe des endroits où les choses sont censées se passer, de ces gens qu'il faut fréquenter ; et in fine c'est comme ça qu'on fait des rencontres, pas parce qu'on est de toutes les fêtes, mais parce que dans notre coin on a fait des choses.
    Le rapport aux autres est compliqué pour tout le monde, on a tous peur d'être insuffisants, pas à la hauteur, pas assez ceci ou ça. Plus ou moins. Mais il y a des personnes qui valent le coup, et qui ne complotent pas, pas destructrices. Les gens destructeurs ne font des dégâts que parce qu'on va vers eux, parce qu'on leur permet d'approcher. Les salauds ont du succès. Cela ne dépend que de nous. Les gens qui décident de ne plus t'aimer, je n'y crois pas, on ne peut pas décider ça, ce sont des gens qui ne t'aimaient pas, ce n'est pas ça l'amour et l'amitié. La peur de la solitude fait que l'on fréquente d'autres personnes pour les fréquenter et ne pas être seul, il y a là quelque chose d'utilitariste, on se sert des autres pour combler ce que l'on croit être du vide en nous, de la terreur : il ne faut pas s'étonner qu'ils se servent de nous en retour. C'est logique. Il faudrait enseigner la solitude, la réhabiliter. C'est quand on ne la craint plus qu'on fait des rencontres.
    En tout cas courage :-)
    martin

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  2. Merci pour ce mot :-)
    Ce n'est pas une croyance rationnelle, malheureusement.
    Mais oui, il faudrait enseigner la solitude, je suis bien d'accord :-)

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  3. Bonjour, ton cas arrive presque à tout le monde mais le courage diffère celui qui s'en sort. L'humilité est aussi important. Savoir que il y a toujours des personnes qui ont ce que toi tu as pas. MAis sache que chacun a ses problèmes.

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