samedi 3 septembre 2011

Modification de l'espace-temps

Depuis 10 jours l'espace s'est étiré, le temps a ralenti, le métro est sorti de terre, le vent s'est levé (et le temps est changeant). Nous avons plongé dans un trou noir et autant vous dire que la vie à l'intérieur y est plus douce. Je recommence à dessiner une nouvelle cartographie, constatant en chemin que je n'ai gardé presque que de l'amertume de ces six ans d'exils - ou plutôt, ma nostalgie concerne peu les êtres humains -. Ça n'effacera pas la tristesse et les regrets, mais je les laisse de côté, loin de mes yeux, dans les mains des autres. En quittant Paris, j'ai perdu plus de choses que je ne l'avais prévu, et si c'est un manque douloureux, j'espère que cela rendra mon terreau plus fertile.

C'est inquiétant et excitant bien sûr, marcher dans des rues qui sont aussi les miennes désormais, mais n'ont encore rien de familier, réfléchir à des ruses pour se faire des amis - névrosés ou psychotiques uniquement, j'ai pris congé des pervers -, observer la ville, humer son air, son vent marin. Il n'y a pas grand chose que j'aime davantage que découvrir une nouvelle ville, la rendre familière, apprendre le nom des rues, comprendre l'organisation de ses axes, découvrir puis construire mon paysage, choisir mes librairies, mes cafés, mes cinémas, mes parcs, ma boulangerie.

J'ai aimé construire Paris ces six dernières années, désormais je construis Nantes.

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