dimanche 30 octobre 2011

La liberté

Le travail en indépendante me fait quelquefois flancher. L'isolement, la précarité, la peur de tout perdre demain, de s'enfoncer, la nécessité sans cesse de chercher du travail, négocier des tarifs, faire ses preuves, se vendre. Des phrases qui sonnent comme des gros mots pour moi, mais qu'un jour j'ai décidé de préférer aux stages, à l'entreprise, au salariat. Ça n'a pas été un choix facile, laisser tomber les études d'abord, par orgueil, parce que je refusais de me soumettre à un système qui me demandait de vendre encore mon temps et mes compétences pendant 6 mois pour 400 € par mois. Parce que j'avais entrevu qu'on pouvait essayer de faire des choses de son côté, en marge. L'indépendance est arrivée par hasard. Elle est devenue concrète à un moment où je ne faisais que surnager dans le flou, hésitant encore à ruminer ou saluer ma décision.
Depuis trois ans, je m'y suis accrochée. Avec elle est arrivée l'angoisse, la solitude, la procrastination, mais aussi un sentiment neuf et puissant : la liberté. Et si quelquefois je flanche, si je profite bien mal de cette liberté, je me refuse à la vendre contre un CDI, contre un salaire. J'ai réalisé il y a peu qu'elle est l'une des choses les plus précieuses que j'ai acquises, et que quel que soit son prix, et même si souvent je n'en fait rien, elle me permet de rester en éveil, toujours libre d'être obsédée par elle, par les possibilités qu'elle m'offre, toujours propriétaire de mon esprit.

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